GUEANT recalé à l'INSEE

L’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) a publié le 27 juin les véritables chiffres de la proportion d’enfants d’immigrés parmi les élèves en échec scolaire. Des données très éloignées de celles avancées par le ministre de l’intérieur le 22 mai dans des déclarations qui avaient soulevé l’indignation.
Après le ministre de l’Education nationale qui ne connaît pas la règle de trois, voici le ministre de l’intérieur qui ne sait pas compter… Pressé par les syndicats, l’Insee a publié un communiqué désavouant les propos tenus par Claude Guéant le 22 mai dernier: «Les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés».  Le 27 juin, l’Insee qui était resté silencieux depuis a donné ses chiffres issus de l’étude de 2005 pourtant citée en référence par le ministre: «la proportion d’enfants d’immigrés parmi les élèves sortis sans qualification de l’enseignement secondaire peut être estimée à environ 16 % pour les enfants de familles immigrées », soit près de 4 fois moins...
Dans un communiqué publié le 24 mai le SNUipp (syndicat majoritaire chez lez enseignants des écoles) dénonçait une «mise à l’index des familles immigrées et de leurs enfants», estimant qu’une telle politique «est indigne d’un ministre de la République». Cette déclaration était apparue d’autant plus scandaleuse qu’elle ignorait notamment, une étude publiée par la revue Education et formations indiquant qu’ «à situation sociale et familiale comparable, les enfants d’immigrés ont des chances au moins égales à celles des autres élèves de préparer un baccalauréat général».
De leur coté, les syndicats des agents de l’INSEE avaient exigé le 21 juin dernier que leur maison rappelle la réalité des chiffres de l’étude de 2005. Ils estimaient que les chiffres avancés par le ministre de l’intérieur discréditaient leur travail et mettait en cause l’indépendance de l’Insee. « L’Insee n’a pas vocation à corriger toutes les mauvaises interprétations des données qu’il publie, qu’elles soient de bonne ou de mauvaise foi. Mais lorsqu’une affaire publique prend une telle importance, lorsque l’institut est directement remis en question, les agents et leurs organisations syndicales attendent une communication », avait expliqué l’intersyndicale. La mise au point a été cinglante.

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