DSK et alternative politique

Nul ne sait ce que nous réservera l’enquête qui ne fait que commencer, mais l’affaire DSK ne doit pas envahir (pervertir) le débat politique.
Que la personnalité incriminée soit un responsable public de premier plan ne transforme pas une affaire de droit commun, aussi grave soit-elle, en affaire politique. Visiblement, les Français partagent cette conviction et ne prêtent pas l’oreille à la tentation de moins en moins dissimulée de la droite sarkozyste de profiter du scandale pour faire oublier le bilan de leur champion.
Malgré une couverture médiatique du cas DSK qui a refoulé dans l’ombre tout autre sujet d’actualité, l’opinion publique ne varie pas. Les sondages ne marquent pas de fléchissement dans la possibilité de battre Nicolas Sarkozy en 2012. La cote du chef de l’État reste largement impopulaire. Le propos prêté à l’hôte de l’Élysée  -"la gauche a perdu la bataille de la morale"-, repris par des relais médiatiques, est, évidemment, irrecevable, car les turpitudes supposées d’un homme sur le plan privé ne sauraient jeter l’opprobre sur le courant d’idées auquel il se raccroche, ni effacer, comme un coup de chiffon sur une ardoise, un comportement et une pratique politiques qui font apparaître un chef d’État comme le président des riches.
La gauche n’est pas plus désarmée que la droite ne serait renforcée, parce que l’un des prétendants potentiels à la candidature socialiste se retrouve écarté. Toutefois, une leçon s’impose à cette partie-là de la gauche. À privilégier le casting au détriment du projet, le PS court le risque de déconvenues et d’accidents de parcours. Saura-t-il tirer un enseignement de l’épreuve et inversera-t-il les priorités? Ce n’est malheureusement pas certain, si la pré-campagne se réduit à une compétition entre la première secrétaire et l’ex-premier secrétaire, qui occuperait subitement l’espace laissé par DSK et si l’objectif premier consiste à disputer à Jean-Louis Borloo l’électorat du centre. Le satisfecit adressé par Martine Aubry à la candidature de Christine Lagarde, figure emblématique du libéralisme et de la droite sarkosyste à la direction du FMI, ne peut malheureusement que nourrir les interrogations sur la volonté du PS de se recentrer à gauche.
Le camp du changement n'est pas désarmé, en raison de l'engagement du Front de gauche à se battre pour une alternative qui réponde aux attentes de ceux qui ont tant souffert depuis 2007. Ils sont des millions, ils sont la majorité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire