L'histoire peut-elle se reproduire?

L'association AFMD-66 (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation) mène depuis de nombreuses années une activité régulière (expositions, interventions auprès des jeunes, exposés...) pour que la mémoire "ne reste pas figée dans le passé, mais qu'elle soit utile au présent".

Lors de son assemblée générale, le 26 mars dernier, Nicole Rey (sa présidente départementale) a fait un exposé pour dénoncer la chaîne des responsabilités qui a conduit à la "barbarie nazie". S'appuyant sur des documents des archives nationales (récemment ouvertes) croisés avec ceux des diplomaties anglaises, états-uniennes, espagnoles, italiennes... et allemandes, elle a mis en lumière les responsabilités et les stratégies qui en amont (depuis 1921) ont abouti en France aux 183 000 déportations vers "la barbarie nazie". Elle a démontré comment dès 1921, le CSC (Comité Synarchique Central), composé des représentants des "200 familles" a préparé et accompagné la "défaite" de 1940.

Le CSC a, avec la banque de France, imposé une dictature sur tous les gouvernements et leur politique. Il s'est rendu maître des ligues fascistes "sans frontières" et a préparé dès 1934 avec la Cagoule, la "divine surprise" de 1940. Il a dicté la non-intervention et "détruit tout l'édifice des alliances et de nos amitiés"... et présidé à "la vaste entreprise de trahison" dénoncée par Marc Bloc. Maître de la collaboration économique avec l'Allemagne nazie, le CSC a géré la défaite et a présidé à l'assassinat de la république. Au final, il s'est rendu coupable, aux côtés de l'occupant, de l'organisation de la déportation vers "la barbarie nazie".

Nicole Rey a tout au long de son intervention noté les similitudes qui existent entre la période de crise du début des années 30 et la situation nationale et internationale que nous vivons actuellement. La connaissance des phénomènes, la dénonciation des responsabilités et les enseignements du passé sont utiles pour notre présent.

Stéphane Hessel nous appelle à nous indigner. Alors, sachons résister à ce qui s'installe à nouveau dans notre société: un climat de tension permanent, une répression de plus en plus dure des "résistants" d'aujourd'hui, la résurgence de nouvelles poussées xénophobes, la stigmatisation de nouveaux boucs émissaires, pour rejeter toute possibilité de retour de la "barbarie".

L'histoire, dit-on, ne se répète pas de la même manière, mais elle est parfois un recommencement! Alors oui, vigilance et résistance s'imposent pour que les thèses d'extrême-droite avec lesquelles une partie non négligeable de l'UMP bâtit des passerelles n'aboutissent pas à écrire une nouvelle page sombre de notre histoire.
En ce sens, le contenu de l'exposé remarquable de Nicole Rey mérite d'être largement relayé et diffusé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire