Citoyens payeurs, mais pas consultésl

Depuis bientôt 2 ans, je suis le modeste "correspondant du TC", aux séances du conseil municipal de Perpignan. La sensation que ces réunions deviennent des coquilles vides, au fur et à mesure que la tentaculaire communauté d'agglomération se développe, se confirme. Avec 56 dossiers dont le vote du budget à l'ordre du jour, celle du jeudi 31 mars n'aura pas dissipé ce sentiment.

Pourtant, en préambule, le débat sur les questions de logement constituait une bonne entrée en matière. L'association Bouge-Toit, était présente dans le public pour rappeler les responsabilités des pouvoirs publics et les engagements du maire vis à vis des familles hébergées dans l'école occupée Jeanne Hachette. L'opposition avait affuté son argumentation pour faire avancer le dossier. Le maire a confirmé son refus d'expulsion, a invité les familles à déposer des demandes de logement et s'est dit prêt à aborder ce problème dans un débat... mais n'a pas accepté la proposition d'aide financière pour faire accélérer les procédures.

La présentation du budget
nous a ramené à un dialogue de sourds. D'un côté, le maire a développé son habituelle argumentation sur la bonne santé des finances de la ville et la bonne gestion qui maintient l'emploi dans la ville... pour chuter sur une augmentation de l'impôt de 4%. De l'autre, l'opposition a fait valoir la situation des perpignanais fortement touchés par la crise: "53% des ménages vivent avec moins de 1100 € par mois."
Le maire a tenté de minimiser l'augmentation argumentant que sur les 12 dernières années cela ne faisait que 1,25% en moyenne. Certes, mais avec les + 8% de 2010, cela fait + 12%, soit + 6% en moyenne sur 2 ans. Au moment où le panier de la ménagère augmente de 14%, ce choix n'est pas neutre: il est bien dans la lignée des choix politiques de l'UMP.

Parmi les autres dossiers, on a pu noter que le théâtre de l'Archipel continue à susciter des interrogations sur la maîtrise par la ville de ce dossier et de son financement qui fait l'objet d'un "partenariat public-privé."
Enfin, on a relevé que dans le quartier de la gare, le maire a fait marche arrière. Il n'y aura ni délocalisation de l'école Rousseau, ni démolition d'un îlot place de Belgique et ... une concertation est engagée. J'ai cru comprendre que, comme pour d'autres dossiers, celle-ci avait fait défaut!

"Citoyens perpignanais, contentez-vous de payer, nous continuons à décider sans votre avis!" pourrait constituer une bonne synthèse de cette réunion. Et l'on a du souci à se faire quand Jean-Paul Alduy, annonce qu'en 2012, le débat d'orientation budgétaire inclura le budget de Perpignan et celui de la communauté d'agglo.
Quand on vous dit que l'on cherche à éloigner le citoyen des lieux de décision...

PS: Cet écho du conseil municipal est un résumé de l'article à paraître dans le Travailleur Catalan du 8 avril 2011

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