Système souterrain

"La finance a trop souvent la main sur la politique." disait récemment, le sénateur Eric Bocquet, auteur d'un rapport remarqué sur l'évasion fiscale. Comme pour illustrer ce propos, deux experts britanniques (Nicholas Shaxson et John Christensen) font la démonstration de l'imbrication entre politique et haute finance dans un nouveau livre numérique intitulé "De la malédiction des ressources naturelles à la malédiction financière".
L'oligarchie financière recrute sans vergogne des hommes politiques ou
des hauts fonctionnaires dans leurs conseils d'administration ou bien délègue en rangs serrés des représentants dans les ministères ou la haute administration, un parfait chassé-croisé. "L'industrie financière est à ce point puissante et incontrôlable qu'elle sape la démocratie. En capturant les Etats, les banques ont confisqué le pouvoir politique." Les deux experts énumèrent quelques exemples de cette symbiose. Parmi eux, figure Tony Blair, qui fut dix ans premier ministre, et qui est depuis un fidèle serviteur de la banque JP Morgan Chase ou de la compagnie Zurich Financial Services. Il est à la 14 ème place de cette liste de politiciens britanniques les plus riches, avec un magot estimé à 36,5 millions d'euros.
En France les affaires Cahuzac, Guéant, Fabius... révèlent ce système oligarchique profondèment néfaste et la collusion grandissante entre les hautes sphères financières et celles de l'Etat. Notre démocratie est à bout de souffle. La légitimité et la justesse de la revendication pour une nouvelle république, portée le 5 mai par la marche citoyenne initiée par le Front de Gauche, s'en trouve confortée. Redéfinir les règles sociales et démocratiques devient une urgence. C'est l'affaire de tous les citoyens.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire