Perpignan: le 1er Mai et l'Indep

Information ou manipulation? Quel est l'objectif recherché?

Ce sont des questions que l’on peut se poser à la lecture de l’Indépendant du 2mai.

La manifestation du 1er Mai à Perpignan y est présentée de telle sorte que le lecteur pressé qui ne lit que la une ou le lecteur furtif qui passe devant le kiosque sans l’acheter, n’ait qu’une vision tronquée de la mobilisation. Trois petites phrases suffisent à manipuler l’information.

«Manifestations en ordre dispersé pour le 1^er Mai», «La division syndicale nuit à la mobilisation», «Seulement 500 manifestants dans le cortège de la CGT à Perpignan.»

Qu’il y ait une division syndicale, avec comme ligne de fracture actuelle l’ANI, c’est une réalité. Mais sur Perpignan, la CFDT n’a que très rarement appelé à se joindre au 1^er Mai tout comme la CFTC et la CGC qui n’ont jamais représenté les gros bataillons des manifs. Les archives de l’Indépendant peuvent suffire à vérifier mes dires. Quant au cortège, il était à l’appel de quatre organisations syndicales (CGT, FO, FSU et Solidaires) et non de la seule CGT. Enfin sans chercher à polémiquer sur le nombre de manifestants, même les RG (qu’on ne peut soupçonner de grossir les chiffres) ont, paraît-il, compté plus de 500 manifestants ce jour-la… Enfin, les archives de l’Indépendant peuvent également témoigner de mobilisations plus faibles pour un 1er Mai .

Le lecteur attentif qui aura pris le temps de lire, page 3, l’article relatant l’information sur la manifestation aura de suite constaté que l’accroche de la une déforme la réalité. La photo, tout d’abord, démontre que la CGT n’était pas seule: des drapeaux FSU et FO y sont bien visibles. L’article lui-même rend compte des paroles de responsables de ces deux organisations bien présentes dans le cortège.

Ce traitement du 1^er Mai n’est pas un simple fait isolé sur Perpignan. La veille sur le petit écran, on pouvait noter cette subjectivité sur le sujet. Alors que le commentateur dissertait sur la division, les images démontraient la présence de plusieurs organisations. Et immédiatement après, une belle place a été accordée au rassemblement (3000 selon la police) du FN à Paris.

Sommes-nous la cible d’une campagne de désinformation à des fins partisanes? Qui a intérêt à jouer de la division syndicale? Qui a intérêt à masquer le mécontentement citoyen? Qui tire les ficelles de cette manipulation de l’opinion? A qui peut profiter la médiatisation abusive du FN?

Dans le contexte actuel de mécontentement grandissant face à la crise sociale et politique, tout cela accrédite l’idée qu’une nouvelle République qui refonde complètement le système est nécessaire. Il appartient à chaque citoyen de s’emparer de cette revendication du Front de Gauche pour faire bouger les choses. Rien n’est inéluctable!