Rythmes scolaires: éternel débat?


Depuis de nombreuses années, les diverses tentatives pour aborder la question des rythmes scolaires ont fait flop. La volonté, affichée par François Hollande et son gouvernement, de réformer de manière ambitieuse les rythmes scolaires ne se concrétisera que si l’intérêt des enfants en constitue le noyau. Et si elle est abordée dans sa globalité avec notamment les choix que cela implique en terme de moyens et de financements. Cela suppose également de traiter simultanément la journée de classe et le découpage de l’année scolaire. Sur ce dernier point, les tentatives précédentes se sont vues opposer des intérêts économiques et touristiques qui n’ont rien à voir avec celui des enfants. Conséquence, la mise en place des diverses zones de vacances en février et au printemps ont mis à mal, le rythme 7 semaines de classe/2 semaines de congé. Tout véritable changement exige une réelle fermeté vis à vis de ces intérêts économiques, une réflexion sereine et non précipitée sur les conséquences en tous genres d’une réduction de la journée scolaire (conséquences sur le temps péri-scolaire et les transports scolaires, conditions de travail des enseignants…) associant réellement tous les acteurs.
A ce jour, il ne semble pas que la réflexion ait abordé le sujet dans sa globalité.
Les premières annonces sur la réduction de la journée de classe répondent-elles aux ambitions affichées? Les discussions doivent-elles se cantonner aux conséquences (pour les familles et/ou les collectivités territoriales)  du financement des heures libérées, même si ce point est central quand l’austérité guide les choix politiques? Comment interpréter le flou sur l’organisation du temps pédagogique de l’élève, l’ajustement des contenus d’enseignements? Une telle ambition ne suppose-t-elle pas d’intégrer un débat sur les conditions de travail des enseignants? Autant de questions soulevées par les uns ou par les autres.
Pour leur part, les organisations syndicales d’enseignants considèrent que les annonces actuelles sont loin du compte. Elles exigent que les discussions reprennent sur des bases plus sérieuses.
Face à l’ambition affichée, la réflexion en cours ne peut déboucher sur des "mesurettes". Si tel était le cas, la crédibilité du PS à mettre en œuvre une autre politique serait encore écornée. Mais surtout, la réforme des rythmes scolaires serait encore une fois reportée…

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