Le patronat veut
la peau du dimanche. Une majorité de Français accepteraient de travailler le dimanche.
Le
jour de repos est menacé par le souci de rentabilité des entreprises désireuses
de supprimer cette journée dite «anti-productive». «Pourquoi empêcher de
travailler celui qui le veut quand il le peut?», l’argument n’est pas
nouveau! L’historien Robert Beck démontre bien que «la volonté du patronat
[d’augmenter] les bénéfices est un moteur essentiel pour faire travailler le
personnel le dimanche».
Le
débat sur le travail du dimanche, lancé par Sarkozy et repris par le ministre
socialiste du Travail, est symptomatique de la volonté de toujours plus
détricoter le droit du travail au nom de la croissance
et
de l’emploi. Le gouvernement se fait fort de mettre en avant des garde-fous:
volontariat des salariés et compensations salariales. Mais comment peut-on
sérieusement continuer à parler de volontariat alors que l’on sait que les
emplois concernés sont majoritairement des emplois peu rémunérés et que les
salariés n’ont pas vraiment le «choix». Comment croire que cela permettra de
créer des emplois alors que l’assouplissement des horaires de travail en 2003
en Allemagne ne s’est traduit par aucune augmentation de la consommation?
L’ouverture du dimanche aura pour seule conséquence de limiter le personnel de
la semaine et non de créer des emplois, ce qui va profondément changer la
sociologie de l’emploi: des salariés stables en semaine et des étudiants
précaires qui seront disponibles le week-end.
En
vérité, les attaques contre le repos dominical s’inscrivent dans la droite
ligne de la montée en puissance de l’idéologie libérale et de l’offensive
lancée par le Medef, avec l’appui des gouvernements successifs, visant à
détricoter le Code du Travail, et dont le dernier acte est la loi dite de
sécurisation de l’emploi.
Salaire
minimum, réduction du temps de travail, cotisations sociales : autant de
«charges» qui pèseraient sur les employeurs, augmenteraient le soi-disant «coût
du travail» et seraient des freins à l’emploi. Pourtant, à mesure que le Code
de Travail a été détricoté, la courbe du chômage n’a cessé de croître.
Les
libéraux veulent faire du droit du travail un droit au service des intérêts
patronaux. A ce titre, la durée du travail est perçue comme un coût, une
rigidité et non plus un élément de la protection de la santé du travailleur.
Le
véritable coût est le coût du capital et notamment les dividendes versés aux
actionnaires au détriment des investissements nécessaires à la relance.
Le
véritable coût est le coût en dépenses de santé suite à la souffrance au
travail liée aux nouvelles méthodes de management.
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