Médecins: dépassements d'honoraires..


Un accord controversé
La signature de l’accord sur les dépassements d’honoraires peut-elle stopper leur inflation (2,5 milliards d’euros par an). «Contribuera-t-elle à inverser la tendance, après trente ans de dérives?» s’interroge le président de la MGEN (Mutuelle Générale de l’Education Nationale) pour qui «l’accord n’a rien d’historique» et «n’est pas un tournant majeur». «C’est un pari a minima.» affirme-t-il dans son dernier édito en prenant appui sur deux exemples.
- «Au fil de la négociation, le «seuil» d’appréciation des dépassements abusifs s’est transformé en un simple «repère». Au point que les dépasse­ments égaux ou supérieurs à 2,5 fois le tarif de la Sécurité sociale (70 € pour une consulta­tion de spécialiste cotée 28 €) ne seront jugés abusifs que s’ils sont répétitifs, parmi d’autres cri­tères peu dissuasifs.»
- «Un contrat d’accès aux soins est institué pour les prati­ciens s’engageant à dimi­nuer leurs dépassements, en échange d’une prise en charge d’une part de leurs cotisations sociales. Dans les faits, l’effort est à relativiser. Le taux de dépasse­ment ne pourra excéder 100 % et 30 % des actes au moins devront être effectués à tarif Sécurité sociale. Certes, mais en pratique c’est déjà souvent le cas. Les médecins du secteur 2 ont, en moyenne, un taux de dépassement de 85 % et pratiquent déjà 34 % de leurs actes à tarif Sécurité sociale. L’amélioration pour les patients sera donc mince.»
Il note comme point positif, la reconnaissance (et la rémunération) du travail de coordination des soins réalisé par les généralistes en dehors de la présence de leurs patients: «C’est ainsi que l’on pourra envisager une amélioration de l’organisation des par­cours de santé des assurés sociaux.»
Il n’en oublie pas pour autant l’essentiel: «Notre objectif politique demeure l’extinction du secteur 2. Il n’est pas de rembourser des dépassements d’ho­noraires sans contrepartie mais de les remplacer peu à peu par des tarifs remboursables permet­tant à la fois une juste rémunération des méde­cins et un zéro renoncement aux soins. Pour nous mutualistes, la seule question qui vaille est celle de l’accès aux soins.»
Si c’est le président d’une organisation qui ne peut être qualifiée de radicaliste qui le dit, c’est bien que l’accord n’a rien de révolutionnaire et que pour le changement, il faudra encore une fois attendre!

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