Perpignan: la réunion fait flop!

Le maire de Perpignan organise une série de réunions publiques sur le thème «Comment la Ville de Perpignan fait face à la crise?» La période choisie pour tenir ces réunions n’est pas neutre. Cela ressemble à un moyen de contrebalancer les assemblées citoyennes du Front de Gauche.
Ce jeudi 15 mars, malgré une salle Arago pleine, ce fut un flop. Ceux qui voulaient débattre de la crise sont repartis très déçus. En introduction, le maire a affirmé que l’on ne peut rien contre la crise et a prophétisé «que la France évitera la situation de L’Espagne» sans aucunement argumenter. Il a présenté une série de chiffres sur le budget pour conclure à une bonne gestion de la ville. Un discours d’autosatisfaction destiné aussi, en cette période électorale, à ménager la responsabilité de l’Etat, de Sarkozy et de l’UMP.
La première intervention a orienté les débats vers l’insécurité et la vidéo-surveillance, deux commerçants ont emboîté le pas critiquant «une police municipale qui ne sert à rien si ce n’est à mettre des PV» et «une police  nationale qui n’interpelle pas». Le maire a alors ressorti ses chiffres sur le nombre de caméras, les faits constatés, les interventions puis s’est défaussé en disant que la sécurité relève des compétences de l’Etat. Il a omis, bien sûr, d’aborder le non remplacement des fonctionnaires (de police,…) partant à la retraite qui réduit les effectifs.
On n’en saura pas plus sur les orientations budgétaires de la ville pour favoriser l’emploi: «pas de recette miracle, ça dépend des chefs d’entreprise!» Comme si les choix politiques ne pouvaient infléchir la situation économique.
Dans une réunion confuse, les problèmes personnels ont primé sur l’intérêt général. Quelques exemples de questions l’illustrent : Quel type de logement (social ou pas) sur tel emplacement ? Pouvez-vous installer une caméra à cet angle ? J’ai du mal à dormir la nuit, comment comptez-vous lutter contre le bruit ? Et le double sens de circulation sur le boulevard Leclerc ?…
Cette réunion n’a servi à rien et surtout pas à traiter les vrais problèmes d’une population de plus en plus pauvre qui ne s’était pas déplacée à quelques exceptions près. Les commerçants du centre ville (loin d’être unanimes sur la piétonisation) ont beaucoup monopolisé la parole. Ils semblent ignorer que les difficultés du commerce sont aussi liées aux orientations politiques en matière d’emploi, de salaires et de minima sociaux…
A Perpignan, il reste encore des Bastilles à prendre ! Une grosse partie de l’équipe qui entoure Jean-Marc Pujol devrait sortir de sa tour d’ivoire pour se confronter à ceux qui subissent quotidiennement la crise et pour qui la réunion de jeudi a été d’une lamentable inutilité car sans perspective.

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