Ecole: abroger la loi Carle

Le conseiller à l’éducation du candidat socialiste, aurait déclaré selon l’Express: «La loi Carle ne me pose pas de problème. Nous ne rouvrirons pas ce dossier». Les partis de gauche semblaient pourtant unis aux côtés des associations de défense de l’école publique pour dénoncer cette loi. Cette promesse du conseiller à l'éducation de F. Hollande en dit long sur les renoncements à venir. Elle est faite au lendemain de la publication de la circulaire d'application de la loi Carle sur le financement des écoles privées (Bulletin Officiel du 15 mars). Vincent Peillon aurait cédé à la pression d’Eric de Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique qui aurait fait valoir: «une forte capacité de mobilisation». A force de ménager la chèvre et le chou, le PS est en train d’abandonner l’école publique gratuite et laïque au marché de l’éducation.
Qu'Eric de Labarre défende la loi est logique: il veut conserver les privilégies remportés sous le quinquennat de N.Sarkozy. En imposant aux collectivités de financer la scolarité des élèves de leur commune scolarisés dans une école privée sur une autre commune, cette loi instaure une confusion sémantique et un abus juridique entre le principe de liberté de l’enseignement et la notion de financement obligatoire.
Après la proposition de François Hollande de constitutionnaliser le Concordat, cette déclaration est une concession supplémentaire. C’est l’acceptation d’une vision de l’école fondée sur une conception libérale, marchande, consumériste, confessionnalisée et ségrégative. En cédant aux sommations de l’enseignement catholique, le signe donné par le conseiller socialiste crée les conditions d’une guerre scolaire perpétuelle, permanente et de moins en moins larvée.
Renoncer à abroger la loi Carle contribuerait à entériner la mise en concurrence des établissements et serait un pas de plus vers la privatisation de l’enseignement public!
Pour le Front de Gauche, l’école laïque, publique et gratuite est le lieu de construction de la citoyenneté et de l’apprentissage de notre vivre ensemble. Elle doit être défendue avec force et conviction.

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