Perpignan: débat d'orientation budgétaire

Des chiffres qui font parler!  Au conseil municipal du jeudi 2 février, l’essentiel des débats a tourné autour de l’interprétation des chiffres sur le Débat d’Orientation Budgétaire. 
 
D’une année sur l’autre, le déroulement du Débat d’Orientation Budgétaire est immuable: côté majorité, un auto-satisfecit et côté opposition une salve d’interventions rejetant une vision «ville enchantée». Le mot est de Nicole Gaspon qui enchaîne «vous faites vôtres les dogmes des marchés financiers alors que les collectivités territoriales sont étranglées». Le dossier soumis au débat le confirme, la dotation d’Etat 2012, inférieure à celle de 2011, est «une entorse aux dispositions de la loi de programmation». Quant aux dogmes, la première courbe (évolution du CAC 40) et les premières lignes du document annoncent la couleur: «les états sont contraints de mettre en place des plans de rigueur»… Comme si les choix politiques nationaux ou municipaux n’avaient aucune influence sur la gestion des deniers publics. 

Savoir lire courbes et graphiques La 2ème position de Perpignan pour la taxe foncière des entreprises a malheureusement peu d’incidence sur la situation de l’emploi dans la ville. L’affichage d’une dette qui diminue (20 € de moins par habitant par rapport à 2011) n’est qu’une prévision. «Vous jouez petits bras! La dette ne baisse pas, vous l’externalisez à la communauté d’agglo!» s’exclame Martine Ruiz. L’investissement (ville + agglo) sur le territoire de Perpignan est passé de 90 à 58 millions d’€ entre 2009 et 2011. L’investissement par habitant, au dessus de la moyenne nationale pendant 6 ans, a rejoint cette moyenne en 2010. Sera-t-il en dessous quand les chiffres 2011 seront connus? Clothilde Ripoull parle de «politique municipale à contre-temps. Vous réduisez les investissements alors que l’on a besoin du contraire».  

Autres interventions notées Toujours lors du Débat d’Orientation, Robert Folcher demande «l’arrêt de la prolifération des caméras», dispositif «extrêmement coûteux qui supprime des postes d’agents... L’humain disparaît, c’est dangereux pour les libertés individuelles». Jacqueline Amiel-Donat qui ne partage pas plus l’optimisme du maire, intervient sur le prix de l’eau et évoque un détournement des règles par l’une des compagnies de transports. Elle termine par «une proposition honorable et sérieuse…Essayer de gérer au mieux la ville de Perpignan, de faire abstraction des étiquettes politiques, de mettre ensemble les compétences en laissant de côté les calculs des uns et des autres». Lors du point 3 de l’ordre du jour, Jean-Marc Pujol saisit cette perche tendue pour proposer de l’intégrer à la réflexion de la commission sur les terrasses de café d’où l’opposition était exclue. Clothilde Ripoull réaffirme sa volonté de travailler avec l’équipe majoritaire et Jordi Vera insiste: «on a tous intérêt à travailler ensemble». Il est vrai que la politique de rigueur appliquée par le CDC de l’autre côté de la frontière, n’a rien à envier à celle appliquée ici par l’UMP. Assistera-t-on sous peu à une nouvelle recomposition au sein du conseil?  

Grenelle de l’environnement Jean Codognès évoque le parc éolien en panne faute de discussions. Il le qualifie de «seul dossier sérieux sur lequel vous pouvez avoir des résultats pertinents». Il est plus critique sur les pistes cyclables, le retard de mise en place du bio à la cantine et la qualité de l’air. Il conclut sur la politique de déplacement urbain pas aboutie: «on ne peut se contenter de cette lenteur!» 

L’équipe majoritaire affirme vouloir désormais faire de la proximité une priorité. Pour réussir, communiquer ne peut suffire. La proximité implique la consultation des usagers. Le transfert de nombreuses compétences à l’agglo œuvre à l’inverse: elle éloigne les décideurs, des citoyens et de leurs attentes. Les récents couacs sur le ramassage des déchets et les transports en commun en sont une illustration  Laisser croire que les plans de rigueur sont l’unique solution à la crise pour se dédouaner de ses propres choix politiques ne va pas dans le sens de la proximité. Tout cela fait douter de la réelle volonté d’améliorer la proximité…

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