Prémices de débat démocratique?

Devenir une coquille vide pour cause de transfert progressif des compétences à l’Agglo ou de diminution des dossiers mis en débat (28) couplée à une inflation des décisions prises par délégation (181) c’est la menace qui pèse sur le conseil municipal de Perpignan. C’est en fait la démocratie qui est en jeu! Peut-on se résigner à cet éloignement du citoyen des lieux de décision que la réforme des collectivités territoriales va accentuer?

Le début de la séance du 19 mai est une forme de réponse. La concertation sur le quartier de la Gare a été réouverte grâce à la pugnacité des habitants du secteur et des décisions ont été rectifiées. Bien sûr des efforts restent à faire sur le stationnement et les sens de circulation, mais une concertation a eu lieu avec les citoyens et un débat au sein du conseil. Tous les élus s’en sont félicités, même si sur la défense du commerce de proximité, l’analyse n’a pas été consensuelle. Certains oubliant comme l’a rappelé, l’élue PCF que «le problème du commerce, c’est le pouvoir d’achat !» Dans la foulée de ce débat les 15 premiers dossiers ont été votés à l’unanimité.

La suite moins consensuelle a vu l’opposition démontrer que, malgré l’apport de subventions pour le théâtre de l’Archipel, le loyer initialement calculé sans subvention augmente au lieu de diminuer. Le maire a précisé que l’avenant définitif (en septembre) devrait en tenir compte.
La fixation de la taxe locale sur la publicité extérieure a provoqué quelques échanges que le maire a écourté en précisant qu’elle ne concerne essentiellement que les hypermarchés.
L’abandon de créance (185 700 €) au profit de la SEAML Perpignan Câble, a permis à Jacqueline Amiel-Donat de dénoncer le maintien fictif d’emplois pendant un an par crainte de mouvements après l’épisode de la chaussette, preuve selon elle, de l’utilisation de l’argent public à des fins électorales.
La séance s’est achevée par le vote à l’unanimité d’une motion contre la fermeture de la boutique SNCF (Place de la République). Dénonçant la politique de la Direction Régionale de la SNCF, "Les élus désapprouvent cette fermeture qui s’inscrit dans une logique purement comptable et qui aura pour conséquence une dégradation toujours plus importante des services publics de proximité  proposés aux Perpignanais. Ils exigent le maintien de la boutique sur le site actuel de la rue Caulas, Place de la République." 

Une meilleure écoute, quelques échanges constructifs, une motion unanime pour conclure… Aurions-nous vécu des prémices de démocratie au conseil municipal? Ou était-ce le chant du cygne, avant la mise en place de la réforme des collectivités territoriales? Si la démocratie s’invitait enfin réellement dans l’enceinte municipale, il faudrait aussi associer les citoyens aux réflexions avant toute décision comme le montre l’exemple de la Gare. La majorité de droite y est-elle prête? 
 

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