CONSEIL MUNICIPAL. Les
urnes ont rendu leur verdict: la gauche n’aura pas d’élu durant 6 ans au
conseil municipal de Perpignan. Droite (43 élus) et extrême droite (12 élus) se
partagent tous les sièges. Y aura-t-il des rapprochements entre eux?
L’extrême droite sera-t-elle une opposition? Premiers éléments de
réponses.
La
présentation du budget est l’occasion rêvée pour une opposition de démarrer le
mandat par des critiques de fonds et de marquer ses différences. Pour ce
premier dossier, Romain Grau, le nouveau premier adjoint (ex-futur président de
l’agglo), a été laché dans le grand bain. L’élu UDI, dont on parle beaucoup
pour l’avenir, a dénoncé des «réductions de dotation de l’Etat jamais
vues» et «un matraquage fiscal inédit», puis il a
présenté les choix de la majorité de maintenir une fiscalité zéro et de
maîtriser les dépenses de fonctionnement. Les observateurs assidus comme les
journalistes étaient habitués à assister à quelques passes d’armes argumentées
sur ce thème. Mais l’absence de la gauche s’est vite fait sentir. Les
interventions de Bruno Lemaire ou d’Alexandre Bolo (FN) ont été bien fades. Dès
ce premier conseil, les masques sont tombés, le FN n’a rien à proposer de
différent. Bla-bla, ronds de jambes, questionnement timide, discussions de
comptoir de café… ont mis en lumière une préparation bâclée et/ou une absence
de compétence à propos du budget. Bref aucune justification argumentée pour
expliquer le vote du groupe contre le budget.
A
entendre les petites phrases de Louis Aliot «On a la chance de ne pas
avoir d’opposition de gauche» et de Jean-Marc Pujol «Les
socialistes s’opposent par idéologie…» et le ton employé des deux
côtés, on peut imaginer qu’à terme, une forme de complicité s’installera entre
les deux listes. La décision de confier la présidence de la commission des
Finances à un élu FN en est-elle un signe avant-coureur?
Le
dossier suivant, la présentation du rapport et des observations de la Chambre
Régionale des Comptes, aurait pu donner matière à toutes sortes de critiques.
Mais le groupe FN n’a pas, non plus, utilisé cette perche aimablement tendue
pour contester la politique de la majorité UMP. Louis Aliot, si prompt à
pourfendre ses adversaires durant la campagne électorale, a brièvement évoqué
le financement du Théâtre de l’Archipel, un point c’est tout. Mais nous n’avons
pas vu à l’œuvre les opposants, défenseurs de la veuve et de l’orphelin que les
élus FN prétendent être.
Si
l’on en juge par les premières impressions laissées ce mercredi 16 avril,
Jean-Marc Pujol connaîtra un mandat bien calme. Avec une telle
«opposition», il pourra pleinement se consacrer à la présidence de
l’agglo et son premier adjoint chargé des finances se fera tranquillement les
dents, avant les échéances de 2020. Quant aux électeurs trompés par le discours
policé, ils découvriront rapidement l’écart entre le discours et les actes du
FN.
Il
n’aura donc pas fallu attendre longtemps pour comprendre que les élus FN seront
des caricatures d’opposants. Ceux qui fréquentent les rangs du public avec
assiduité et les journalistes présents en sont restés cois. D’ailleurs la
séance qui, il est vrai ne comportait que 19 dossiers, n’a pas duré 2 heures.
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