Sarkozy: le disque est rayé

Le quinquennat de 
la présidence Sarkozy aura été bien long. 
On semblait ne jamais voir la fin de ces cinq années tout au long desquelles l’injustice sociale a été érigée en règle de gouvernance, cinq années de démolition d’un système social bâti 
par des décennies de luttes du monde du travail, 
du Front populaire à la Libération. Au moment où arrive la possibilité démocratique de mettre un terme à cette calamiteuse séquence historique, des millions de Français (une large majorité, selon les enquêtes d’opinion) ne veulent pas rater le rendez-vous du printemps.
Après plusieurs départs de campagne qui visiblement n’ont pas modifié la courbe des intentions de vote en faveur du président-candidat, son équipe 
de campagne est gagnée par 
la nervosité et l’inquiétude. La parole 
du président sortant 
est décrédibilisée. Tant de promesses et autant de mystifications ont lassé la majorité des Français, au point que ses propos font l’effet d’un disque rayé sur un vieux gramophone. Après avoir cru utiliser un joker en annonçant des référendums de circonstance «pour rendre la parole au peuple», 
lui qui a piétiné le vote des Français sur l’avenir 
de la construction européenne, le voilà qui 
se livre à une course à l’échalote avec l’extrême droite. La France serait «submergée» par l’immigration, le vote des résidents étrangers aux élections locales (qui est la règle dans de nombreux pays européens) mettrait en péril la République, l’exhumation de «l’identité nationale» vise à tenter de réveiller la tentative de division nationale du début du quinquennat, le droit d’appel des victimes 
sur un jugement de cour d’assises a pour but d’entretenir le mythe d’une justice laxiste. Et que dire des menaces contre le regroupement familial, de la remise en cause du statut pénal des mineurs? Que penser enfin de l’incroyable diversion sur la viande halal et casher dans la bouche du président sortant et du Premier ministre?
Tout est bon pour essayer de déporter le débat politique hors des préoccupations réelles des Français: l’emploi, le pouvoir d’achat, les retraites, l’éducation, le logement. Nicolas Sarkozy aimerait effacer, le temps d’une campagne, son image de président des riches, mais le naturel revient au galop quand il s’emporte contre «la lutte des classes», quand 
il fustige une juste contribution fiscale des grandes fortunes.
Les citoyens ne sont pas disposés à accepter une telle campagne. Et la gauche doit répondre 
à cette attente, ce que s’efforcent de faire partout dans 
le pays les militantes et militants du Front de gauche et leur candidat, Jean-Luc Mélenchon. Car la tâche qui attend une majorité de gauche nécessitera énergie 
et courage politique. Tout en construisant un nouvel avenir, il lui faudra réparer ce que cinq ans de sarkozysme ont abîmé, abolir toutes les lois de la régression.

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