Instrumentalisation de l'histoire

Nicolas Sarkozy instrumentalise l'histoire pour accompagner son remodelage de la société. Falsifications et retournements sont une constante chez lui, pour régler des comptes comme avec le programme du Conseil National de la Résistance qu'il combat avec méthode.
Pourquoi, arguant du fait que le dernier poilu est mort, déposer un projet de loi pour changer la nature du 11 novembre? 
Est-ce une journée destinée à honorer ses acteurs encore vivants? Non, elle est dédiée à un fait qui reste d'actualité pour permettre aux générations futures de comprendre les raisons d'une guerre. Comment et pourquoi dans les tranchées, des milliers d'hommes ont vécu des souffrances inouïes? Comment et pourquoi le jour même de l'armistice, 10000 soldats ont été victimes d'officiers bellicistes.
Les commémorations (quelle que soit notre opinion sur leur forme) sont utiles à cela, à appréhender cette période.
Il en est de même pour toutes les guerres. Edulcorer, supprimer les dates commémoratives, ou pire, ne jamais leur en attribuer une, équivaut à les effacer, les faire disparaître de la mémoire.
Certaines sont gênantes. Jusqu'en 1999, celle d'Algérie a eu pour appellation officielle: "les événements" ou "les opérations". On voudrait en gommer d'autres toutes aussi coloniales et abjectes comme celle du Vietnam.
Et puis, il y a les "petites" dernières telle celle d'Afghanistan ou celles dont on tait le nom (Cameroun, Côte d'Ivoire, Tchad).
Les fondre dans une journée non plus mémorielle, mais de l'oubli, du silence est bien pratique. Elles ne sont d'ailleurs pas toutes reconnues comme telles ou n'ont pas d'anniversaire officiel.Comme le dit Elie Wesel: "Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l'oubli."

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