Perpignan: escarmouches et connivence



CONSEIL MUNICIPAL. Elus de droite et d’extrême droite, grands perdants des élections départementales dans les P-O ont démarré la séance du 31 mars par quelques escarmouches post-électorales. Mais le budget présenté par la majorité UMP-UDI, n’a pas été réellement contestée par les élus FN.
Depuis de nombreuses années à Perpignan, la présentation du budget est un grand moment de surréalisme. Atteignant parfois une forme de mégalomanie du temps de Jean-Paul Alduy, sa présentation idyllique est devenu une tradition qui a encore une fois été respectée en  cette période pascale. Les cloches ont déposé sur les tables du conseil municipal « un budget au service des perpignanais.., une fiscalité zéro maintenue…, une attractivité de la ville…, une maîtrise des dépenses de fonctionnement… » à tel point que toute critique pourrait paraître malvenue. Il est vrai que notre premier édile joue sur du velours. Face à lui, les élus FN sont plutôt des faire-valoir qu’une opposition digne de ce nom.
Seule ombre à ce tableau idyllique, la baisse des dotations de l’Etat initiée par le gouvernement Sarkozy-Fillon et poursuivie par le duo Hollande-Valls. Jean-Marc Pujol, que nous avions peu entendu sur ce sujet sous Sarkozy, trouve là une occasion rêvée pour dénoncer « la posture morale de la gauche socialo-communiste » et ressortir encore une fois son discours droitier. Rien de bien nouveau à se mettre sous la dent.
En ce lendemain d’élection départementale, marquée par l’échec de l’UMP qui pensait rafler la majorité et la défaite d’un FN qui, contrairement aux pronostics, n’a aucun élu, nous avons assisté à quelques règlements de comptes post-électoraux entre Louis Aliot et Jean-Marc Pujol. Mais rassurez-vous ça n’a pas duré très longtemps. Partisan du « ni-ni » plutôt que « du barrage face au FN », Jean-Marc Pujol a affirmé «  Je n’ai jamais considéré que le FN était hors de l’espace républicain » et nos deux hommes ont vite rangé les invectives pour se retrouver en toute connivence sur l’anti-communisme et leur haine commune de la gauche. A tel point que le débat de fond sur le budget, n’a pas eu lieu. Louis Aliot se contentant d’avancer : « Vous pourriez au moins faire baisser les taxes de 1% »… Une proposition sans développement, juste pour faire bien…
Cette séance a une nouvelle fois confirmé que, derrière son discours sécuritaire et xénophobe qui surfe sur le mécontentement face aux politiques d’austérité et au discrédit de la politique lié aux affaires et aux promesses non tenues, le FN n’a rien à proposer de différent par rapport aux choix politiques de la droite.

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