Sur
les mains de Ponce Pilate
Le crime se poursuit.
Les avions israéliens pilonnent sans trêve Gaza, tuant des dizaines de civils.
Des corps d’enfants ensanglantés sont arrachés aux ruines de leurs maisons.
Benyamin Netanyahou a décidé d’embraser le Proche-Orient par des représailles
massives après l’assassinat de trois adolescents israéliens par on ne sait
quels extrémistes. Le premier ministre israélien traite en otage la population
palestinienne comme partout les
Sans crainte d’indécence, François Hollande a «condamné fermement les agressions» contre Israël,
a exprimé sa «solidarité» envers Benyamin Netanyahou et jugé qu’il «appartient
au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa
population face aux menaces». À cette heure, on comptait déjà 64 morts à Gaza
et aucun en Israël… À Paris, ce n’était pas la France qui s’exprimait, tout
juste un président qui en usurpe le prestige pour couvrir une tuerie. Ainsi
parlait Ponce Pilate, sachant où était l’innocence et où gisait le crime. Il ne
suffira pas de s’en laver les mains pour en effacer les taches de sang.
Éditorial
de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité du 11
Juillet, 2014
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