Nationalisation: approche nouvelle

Une idée nouvelle de la nationalisation grandit
Les salariés perçoivent de plus en plus que les marchés financiers s’enrichissent sur leur dos, sur leur travail. Grandit ainsi dans les luttes une volonté non seulement de résister mais de gagner 
du pouvoir sur les choix stratégiques des entreprises. 
À partir de là, se conjuguent le besoin d’une telle forme d’appropriation sociale avec celui de leviers pour 
y parvenir tels que le crédit et l’intervention publics. 
C’est ainsi une nouvelle conception, une approche 
rénovée de la nationalisation qui gagne du terrain. 
Loin de celle des années 1980, qui consistait simplement à passer sous statut public, mais en conservant les mêmes choix stratégiques, les mêmes critères de gestion, 
c’est l’exigence d’un autre avenir industriel passant 
par la remise en cause des pouvoirs des marchés financiers qui voit le jour.
L’idée que sortir de la crise ne sera pas possible 
si n’est pas remis en cause le pouvoir du capital 
sur le travail est en train de grandir dans la société, notamment dans la gauche. Les salariés qui portent 
des projets alternatifs, comme à Petroplus, Fralib, M-Real, Florange, Gandrange, se rendent bien compte que même la qualité de leur projet ne suffira pas à gagner leur mise en œuvre tant qu’ils ne pourront pas s’appuyer sur 
de nouveaux pouvoirs et une intervention publique. 
Que l’État puisse prendre la main sur un outil stratégique pour répondre aux besoins de la nation apparaît 
dès lors beaucoup plus crédible et efficace que de laisser cet outil entre les mains d’un financier guidé par 
la recherche de la rentabilité maximum.
Le débat sur la nationalisation est faussé par 
le gouvernement qui l’utilise comme une simple menace. Mais face au mur bâti par le capitalisme financier, la question de reprendre la main sur des secteurs économiques stratégiques mérite d’être mise à l’ordre 
du jour quand on est de gauche.
Point de vue d'Éric Corbeaux (responsable aux entreprises 
et aux luttes sociales du PCF) paru dans l'Humanité du 6 décembre 2012

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