Pepignan: relents de chaussettes!

PROCES POUR FRAUDE: Déjà 3 ans et 8 mois que la fraude électorale dite «affaire des chaussettes» a placé Perpignan au cœur de l’actualité nationale! Une telle attente laissait espérer que l’audience du jeudi 1er décembre, nous permette de connaître la vérité, toute la vérité…
«Après le temps de l’effervescence, le temps médiatique, le temps de la justice administrative (annulation des élections), le temps politique (nouveau vote), voici venu le temps judiciaire (enquête, instruction, audience, jugement…)» annonçait le président du tribunal. De quoi tenir en haleine le public présent! On allait sûrement enfin savoir.
Georges Garcia, président du bureau de vote n° 4, reconnaît avoir intentionnellement mis bulletins et enveloppes dans ses poches et ses chaussettes pour…corriger la différence entre le nombre d’enveloppes et d’émargements et «sauver la face». C’est une fraude électorale.
Mimi Tjoyas, vice-présidente du même bureau, n’est pas concernée. Elle doit répondre, tout comme Georges Garcia, de complicité de fraude car l’enquête a confirmé l’ajout de fausses signatures sur les listes d’émargement en lieu et place d’électeurs abstentionnistes. Par qui? A quel moment? L’audience ne permettra pas de le déterminer, les expertises en écriture, pourtant réalisées par la police scientifique, étant semble-t-il sujettes à caution. La relaxe sera demandée, sur ce point, pour les 2 accusés.
Question ambiance, l’un des avocats a évoqué un jeu de rôle sur un registre entre De Funès et Fernandel pour Georges Garcia et de tragédie grecque pour Mimi Tjoyas qui se demande pourquoi elle est là. La gravité du sujet nous empêche d’en rire d’autant plus qu’à l’issue  du procès de trop nombreuses questions restent posées.
Comment sont choisis les présidents de bureaux de vote à Perpignan? Vérifie-t-on leur déontologie, leur rigueur et leur impartialité pour assurer une tâche essentielle pour la démocratie? Quel contexte politique permet à certains de croire qu’ils peuvent détourner des votes? Les pratiques suspectes relèvent-elles de rumeurs ou bien sont-elles suscitées, par qui et à quel niveau? Comment expliquer la présence sur les listes d’électeurs décédés ou d’un étranger en situation irrégulière à la place de qui on a signé? «A Perpignan, pas besoin de vous déplacer, on vote pour vous!» ironisera un avocat.
Enfin comment ne pas faire le lien entre la justification des bulletins mis en poche «au cas où il y en aurait qui n’en aurait pas, je leur en aurais donné» et la pratique qui consiste à donner le «bon» bulletin à certains avant l’entrée dans l’isoloir.
Au sortir des 8 heures de débats, le sentiment de frustration est grand.
Toute la vérité a-t-elle été dite? Les 2 prévenus présents sur le banc des accusés sont-ils des lampistes? D’autres personnes devaient-elles occuper cette place à leur côté? Quelle signification donner à l’abandon «comme une vieille chaussette» de Mimi Tjoyas, n° 2 sur la liste de J-Paul Alduy, par ses colistiers? Comment interpréter l’absence de ce dernier qui s’était porté partie civile? Pourquoi la plaidoirie de son avocat ressemblait-elle à celle d’un défenseur des accusés? Pourquoi le procureur a-t-il demandé une sanction symbolique pour un acte grave passible de prison?… 4 mois avec sursis et 3 ans de privation des droits civiques pour Georges Garcia.
Plusieurs avocats de la partie civile ont rappelé que des gens meurent encore pour obtenir le droit de vote et souligné la fragilité de la démocratie. Les conclusions seront-elles à la hauteur de la gravité d’une fraude qui porte atteinte à celle-ci: j’ai les plus grands doutes.
La décision a été mise en délibéré au 21 décembre.

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