Un conseil riche en contenu

Au conseil municipal de Perpignan, le compte administratif, dossier phare de la dernière séance (30 juin 2011) avant les congés d’été n’a pas empêché l’actualité locale de s’inviter dans les débats.

Antennes et demande de local syndical en ouverture!
Deux groupes de manifestants porteurs de revendications remplissaient les rangs du public.
Le syndicat CNT qui occupe une ancienne école depuis le 11 juin pour exiger l’attribution officielle d’un local syndical. En réponse aux conseillers d’opposition relayant cette demande, Jean-Marc Pujol a renvoyé vers le Conseil Général puisqu’il s’agit d’un syndicat départemental.
La question des antennes relais portée par un collectif de riverains a donné lieu à un échange plus long. Jacqueline Amiel-Donat s’est insurgée de «la signature par délégation (et donc sans débat) pour l’implantation de nouvelles antennes.»  Jean Codognes s’est appuyé sur un texte européen du 27 mai 2011 pour demander «la prise en considération d’études d’organismes indépendants.» « Le principe de précaution devrait vous guider et vous devriez refuser les antennes qui dépassent les normes.» insistera-t-il. Jean-Marc Pujol s’est dit prêt à en débattre et à en réduire l’impact si la loi l’autorise à le faire.
Compte administratif  2010: du rêve à la réalité!
L’ancien maire J-Paul Alduy avait pour la première fois la possibilité de présenter le compte administratif. Il n’a pas boudé ce plaisir et, alternant provocation et mégalomanie, il a conclu sur la nécessité de «se préparer au bouleversement géo-politique qu’apportera le TGV.» Martine Ruiz l’a ramené à la réalité en illustrant son intervention avec 3 pourcentages: Impôts ménages : + 8 %, Investissements : - 30%, Réduction endettement :- 0,96%. Jacqueline Amiel-Donat a insisté sur la faiblesse du réalisé : 42% du budget prévisionnel. Pointant «un budget peu dynamique  avec environ 26 % d’investissement pour 74% de fonctionnement », elle s’est dite inquiète d’une «ville qui perd pied dans un fonctionnement non maîtrisé.»
Plusieurs intervenants ont souligné l’absence de chiffres (qui concernent la commune) sur le plan de financement du Théâtre de l’Archipel et sur la dette de l’agglo qui masquent la situation réelle.
Intercommunalité, archives et couleur du grenat…
L’adhésion imposée à Cabestany n’a pas bouclé le schéma départemental de coopération intercommunale. Le préfet a établi fin avril un nouveau projet de périmètre conforme aux projets expansionnistes de l’agglo pieuvre chère à Jean-Paul Alduy. St Cyprien, Salses et Pia  sont dans le viseur…en attendant la réalisation du rêve de pôle transfrontalier de Narbonne à Gérone. Nicole Gaspon a renouvelé son opposition à un projet conduit sans concertation avec les populations qui réduit toute possibilité de participation démocratique. Jacqueline Amiel-Donat a insisté en précisant que coopération suppose partage, échange, concertation…Elle a demandé que l’on revienne à 15 vice-présidents (comme le prévoient les textes) au lieu des 42 actuels : 560 000 € d’économies par an pourraient ainsi être réalisés.
L’opposition a saisi l’occasion des dossiers sur le patrimoine pour interroger sur les archives. Un débat que l’on retrouvera à la rentrée puisque le maire a répondu attendre les réponses de la direction régionale des archives avant toute décision.
Un nouvel avenant au contrat du Théâtre de l’Archipel sera l’occasion d’apprendre que des difficultés techniques liées au exigences de finition concernant la couleur grenat retarderont l’inauguration de 3 mois. « Quand on se paie les services d’une diva de l’architecture, il faut en accepter les caprices.» lancera Martine Ruiz…
L’actualité immédiate présente dans les débats de cette séance, confirme le sentiment d’une meilleure écoute de la part du maire. Pas suffisamment cependant pour inverser ou modifier des  décisions puisque aucun des points à l’ordre du jour n’a été retiré ou reporté pour permettre la  prolongation des débats. L’instauration d’un véritable fonctionnement démocratique laissant place aux échanges et permettant d’intégrer des propositions de l’opposition n’est pas encore à l’ordre du jour du conseil municipal de Perpignan. 
PS: Article à paraître dans le Travailleur Catalan du 8 juillet 2011

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