PERPIGNAN Depuis
les dernières élections et la déroute de la gauche au premier tour, les 12 élus
FN sont l’unique « opposition » à une majorité municipale regroupant
toutes les forces de droite et du centre. Eclairage sur l’unanimisme droite/FN
au conseil municipal.
Lors de la séance du 25 septembre, des citoyens peu
informés, présents dans le public, ont du s’interroger pour savoir qui est
cette opposition qui prétend « mettre
le doigt là où ça fait mal ». Difficile, en effet, de noter la
différence quand sur 53 dossiers à l’ordre du jour, 52 sont votés à l’unanimité
et un seul fait l’objet d’un abstention peu explicite du groupe FN.
J’ai déjà eu l’occasion de noter dans ces mêmes colonnes
l’écart entre le discours et les actes des élus FN, l’absence de propositions
alternatives, les convergences sur les choix politiques entre les deux
« camps ». Hormis quelques interventions (provocations devrais-je
dire !) dans lesquelles on retrouve les thèmes de prédilection du discours
FN (insécurité, stigmatisation de l’étranger, défiance par rapport aux langues
régionales…) rien ne distingue ces élus dans le conseil municipal. Tous ceux
qui s’intéressent un peu à la politique le savent : les projets politiques
du FN et de la droite s’inscrivent dans la même logique capitaliste. C’est un même
choix de société !
Pas un mot donc pour dénoncer les politiques d’austérité
qui se succèdent ou les désengagements continus de l’Etat avec Sarkozy
poursuivis par Hollande. Aucune intervention pour se préoccuper de la remise en
cause des services publics…
Dans un tel contexte, le seul dossier qui mérite d’être
souligné est celui du retour de l’université en cœur de ville. Un choix liant tradition
(l’Université renoue avec un lieu déjà occupé, fin du 18e siècle) et
modernité (un bâtiment neuf verra le jour en extension de la médiathèque) qui a
de quoi séduire mais dont le coût ( 10 millions d’euros) sera supporté par les
seules finances de la ville et donc du contribuable perpignanais. Une façon
d’entériner de fait l’absence de subvention de l’Etat pour un tel projet, sujet
qu’aucun élu n’a abordé.
L’un des objectifs poursuivis est le
réinvestissement du centre ville et sa revitalisation par les étudiants. Une
idée intéressante qui peut cependant laisser croire que la seule présence des
étudiants est de nature à résoudre les difficultés du commerce en cœur de
ville. Si ce dernier est en crise, c’est notamment parce que le pouvoir d’achat
(particulièrement celui des étudiants) se réduit au rythme de la poursuite des politiques
d’austérité : avis qu’aucun élu n’a exprimé. La fluidité de la circulation
dans la ville est aussi sûrement en cause. Mais sur cela aussi :
motus !
L’absence d’opposition véritable rend les séances du
conseil municipal de plus en plus anesthésiantes. Les débats y sont à cent
lieues des préoccupations de la population. Redynamiser Perpignan est un des
enjeux pour la reconstruction d’une gauche au service des citoyens.
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