La voracité des banques et des actionnaires pèse
lourdement sur notre économie. Certains pleurnichent sur le «coût du travail
trop élevé», c'est à dire les salaires et les cotisations sociales mais ce qui
grève réellement la compétitivité des entreprise, c’est le coût du capital.
Chaque année, les entreprises versent 158 milliards d'euros pour les
cotisations sociales alors que les dividendes et frais financiers prélevés
s’élèvent à 299 milliards.
Il faut ajouter, à cela les ponctions réalisées sur
les budgets de l’État et de la sécurité sociale:
- 50 milliards d'euros sont versés en intérêts, chaque année aux banques.
Cette ponction est devenue le premier budget de la Nation.
- 200
milliards d'euros d'allègements et d'exonérations fiscales accordés aux
entreprises par les gouvernements successifs font, chaque
année, défaut dans le budget de l’État et des caisses de la sécurité sociale.
Pour nos services publics, pour nos villes, le
problème, c'est là aussi le coût du capital. Les besoins des habitants sont
secondaires, les collectivités et les services publics sont devenus un marché
juteux pour les spéculateurs.
L’État dans la main des marchés
La fin de la création monétaire qui permettait à
l’État de se financer par l'emprunt auprès de la Banque de France a poussé
celui-ci à se financer auprès des marchés financiers et des banques par
l'émission d'obligation. Cette politique, devenue depuis obligatoire et
inscrite dans les traités européens, a placé l’État dans la main des marchés.
Les
collectivités piégées
Les collectivités locales, sont placées dans une
situation de plus en plus difficile. Prises en tenaille entre une
décentralisation et des transferts de compétences de l’État qui se débarrasse
de ses responsabilités sur elles pour réduire sa propre dette, et une baisse
constante des dotations de l’État (-4,5 milliards sur 3 ans décidé par l'actuel
gouvernement), elles disposent de moins en moins de moyens pour conduire des
politiques de réponse aux besoins.
Alors qu'elles assument une part déterminante de la
solidarité nationale et réalisent plus de 70 % de l'investissement public,
villes, départements, régions, endettées à concurrence de 200 milliards d'euros
sont elles aussi placées dans la main des marchés financiers et des banques.
Résultat, en 2012, les frais financiers des seules communes ont augmenté de
3,2 % alors que le pays entrait en récession. Les collectivités ont versé
cette année 4,5 milliards d'euros d'intérêts aux banques, dont 3 milliards pour
les seules villes et intercommunalités.
Les
collectivités deviennent donc à la fois les instruments et les otages de
politiques nationales austéritaires. Leur asphyxie financière organisée les empêche
d’ assumer leurs missions essentielles et d’exercer leur droit de libre
administration qui garantit l’espace de liberté dans lequel elles peuvent agir
dans l'intérêt des populations.
Le besoin d’une réforme de la fiscalité se situe au
cœur des échéances municipales de 2014. L’enjeu est d’augmenter les ressources
propres des collectivités locales sans accroître la pression fiscale sur les
couches populaires et moyennes et sans s’enfermer dans une spirale de la dette.
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