Affaire Cahuzac et tout le reste...


OUF
L’affaire Cahuzac, en elle-même, suffit à l’abattement du citoyen honnête, ou à la colère du militant, c’est selon. Cela ne doit pas nous empêcher d’y réfléchir, vraiment, et d’en tirer quelques enseignements. Non pas en surface, non plus sur l’écume, sur l’apparence des choses, sur la «moralité» incertaine des personnels de la République, sur les moyens de débusquer les malfaisants, sur le fait qu’il y ait «partout des brebis galeuses» (je cite), considérations incontestables et incontestées et qui n’engagent en rien, mais d’y réfléchir sur le fond. Et ce n’est pas pareil! Osons quelques questions. Quelle est donc cette société dans laquelle les hommes vivent aujourd’hui? Quelle est donc cette société, en France et ailleurs, qui porte si haut les valeurs de l’argent et de la vanité, de l’individualisme, de la réussite à n’importe quel prix, qui taxe moins les revenus du capital que ceux du travail, qui acceptent ce niveau de rémunération indécent dans les grandes entreprises?
A ce propos, je me rappelle l’intrusion dans le monde politique de personnages étranges et étonnants, sponsorisés et médiatisés à outrance, comme s'il y avait une fatalité à accepter les «gagnants», les «ceux qui réussissent», les «très riches» à la tête des affaires publiques. Comme si la nation et les citoyens qui y habitent pouvaient en tirer avantage. Je me rappelle Bernard Tapie, ministre de la ville! Beau parleur et bateleur, emportant, malgré ses incompétences, une certaine adhésion populaire. Il y avait Segala pour nous les «vendre». Depuis il y en a eu d’autres. Me viennent en mémoire, parce qu’ils étaient aux affaires il n’y a pas si longtemps, D’Ornano, Giscard, Lagarde, Woerth et consort, les grandes banques qui tiennent la presse, Bettencourt qui tient Nicolas, Depardieu (le riche, pas l’acteur) et les footballeurs qui accumulent. Me viennent aussi en mémoire les promesses publiques de faire la guerre aux paradis fiscaux, de faire la chasse aux évasions fiscales (plus de cinquante milliards par an pour la seule France).
Mercredi, à l’Assemblée nationale, ils ont voté l’ANI, sans sourciller. Nos trois députés socialistes l’ont voté, comme ils avaient voté le pacte Sarkozy-Merkel, le TSCG. (6 des leurs ont voté contre et 35 se sont abstenus).
Des voix s’élèvent. Dans les P.O., en Cerdagne, des salariés veulent en savoir plus concernant l’avenir des établissements santé, les enseignants contestent les décisions rapides de leurs élus. Ils vont se donner les moyens de réussir. Les postiers, à Prades, contestent une réorganisation comptable et handicapante. Ils sont en grève depuis jeudi. Les salariés d’EDIT 66 sont floués et se battent pour faire valoir leur sdroits, les salariés de SOMOTP attendent leur salaire devant l’entreprise. Les cheminots préparent leur grande rencontre départementale à Cabestany, le jeudi 18 avril…
Le Front de gauche, de son côté, prépare la marche du 5mai. Nous y serons.
* Edito de Michel Marc dans le TC du 12 avril

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