Les rumeurs ou les supputations se multiplient
à l’approche des élections municipales. Les dernières en date concernent les
intentions de vote des gitans qui s’apprêteraient à voter en masse et comme un
seul homme pour le Front National. Le quotidien l’Indépendant vient d’y
consacrer plusieurs articles.
Pourquoi
n’évoquer que les électeurs gitans qui s’apprêteraient «à jouer avec
le feu»?
Sont-ils les seuls à être courtisés par le FN? Non, bien évidemment! Et même s’ils ont pu voter comme un seul homme, à l’époque de Paul Alduy, ce n’est plus vrai depuis plusieurs élections. En 2011 par exemple, l’UMP, Pierre Parrat, qui croyait être facilement élu dans le canton St Jacques en comptant sur leur vote, a été battu. Et lors de ce même scrutin, c’est à St Jacques que le FN a réalisé son plus mauvais score sur Perpignan.
Sont-ils les seuls à être courtisés par le FN? Non, bien évidemment! Et même s’ils ont pu voter comme un seul homme, à l’époque de Paul Alduy, ce n’est plus vrai depuis plusieurs élections. En 2011 par exemple, l’UMP, Pierre Parrat, qui croyait être facilement élu dans le canton St Jacques en comptant sur leur vote, a été battu. Et lors de ce même scrutin, c’est à St Jacques que le FN a réalisé son plus mauvais score sur Perpignan.
Mais
alors, pourquoi stigmatiser une frange de population déjà marginalisée?
Pourquoi tenter à chaque élection de l’enfermer dans des pratiques clientélistes
dont elle n’est plus dupe. Au dernier moment et dans le secret de l’isoloir,
chacun peut changer son vote!
Chercher
à pérenniser un tel fonctionnement est une forme de mépris. C’est considérer
les gitans comme des citoyens de seconde zone. C’est imaginer qu’ils sont
incapables de penser et de réfléchir aux choix politiques et à leurs
conséquences.
Certains,
et c’est heureux, viennent ouvertement de s’insurger contre une tentative de
stigmatisation à partir d’expressions anonymes individuelles. «C’est
une trahison de dire qu’on va tous voter Front national» disent-ils.
Ils ont leur dignité et revendiquent d’être traités comme tous les autres
citoyens, au niveau des droits et des devoirs.
Le
clientélisme est un système qui n’a pas sa place dans une démocratie. Si le
vote des gitans «n’est ni à vendre, ni à acheter», leur
avenir passe par l’écoute, le respect mutuel et la prise en compte de leurs
revendications. Comme les autres citoyens, ils attendent des réponses concrètes
sur le logement, l’emploi, les services publics…
Il
faut construire avec eux des projets prenant en compte leurs traditions et leur
culture pour les sortir de la ghettoïsation dans laquelle certains hommes ou
femmes politiques veulent les maintenir pour les utiliser encore et toujours
comme réservoir électoral.
Cela
passe bien évidemment par l’instauration d’une véritable démocratie municipale
qui associe réellement les citoyens, dont les gitans, à l’élaboration des
projets.
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