A qui
profite la stratégie de Jean Codognes?
Ex-conseiller général et ex-député, ancien adhérent du PS qu’il a
quitté pour n’avoir pas été choisi par les militants comme tête de liste PS aux
municipales de 2008, Jean Codognes, qui a depuis rejoint Europe-Ecologie-Les
Verts, affiche son intention de se présenter à nouveau aux municipales sur
Perpignan malgré ses échecs en 2008 et 2009.
Refusant toute perspective de rassemblement à gauche sauf
s’il en était la tête de liste, il entretient le mystère sur
sa ligne
politique. Cherche-t-il encore à régler des comptes avec ses anciens
camarades? Sa candidature relève-t-elle de l’ambition personnelle?
Conduit-il une liste à l’initiative des Verts? Le doute subsiste à la lecture
des deux tracts qu’il a déjà fait diffuser sur la ville.
A
qui peut profiter une telle stratégie?
La
question mérite d’être posée au vu du résultat des élections 2008 et
2009.
-
En 2008, battu au sein de son propre
parti (le PS) par Jacqueline Amiel-Donat, il monte une liste divers gauche sur
laquelle figurent entre autres Jordi Vera et Romain Grau. Il accepte cependant
une fusion au second tour avec la liste de gauche conduite par Jacqueline
Amiel-Donat. Cette liste fusionnée rate de peu la victoire au second tour d'un
scrutin entaché par la fameuse «fraude à la chaussette» qui
entraînera l’invalidation de l’élection.
-
En 2009, lors des nouvelles
élections, Jean Codognes décline la possibilité de construire une liste de
rassemblement et décide à nouveau de conduire sa propre liste avec Clotilde
Ripoull et Romain Grau. En 3ème position après le premier tour, il
refuse la fusion avec la liste conduite par Jacqueline Amiel-Donat. Son
maintien au second tour dans une triangulaire supprime une éventualité de victoire
de la gauche.
Bilan
de la stratégie des deux campagnes électorales précédentes:
- Jean Codognes a
facilité la réélection de Jean-Paul Alduy en sabordant toute possibilité de
rassemblement à gauche en 2009.
- Lui qui remerciait ses électeurs en 2009, en écrivant: « Grâce à votre soutien, nous avons trois élus, pour représenter une nouvelle
voix au sein du conseil municipal» a été rapidement lâché par ses deux colistiers: Clotilde Ripoull et Romain
Grau.
- Il a propulsé trois
«girouettes politiques» au sein du conseil municipal. Romain Grau 1
et Jordi Vera 2 ont basculé dans l’équipe UMP-UDI. Clotilde Ripoull 3
n’y étant pas parvenu, malgré ses appels du pied, a décidé de se draper
d’apolitisme pour construire sa propre liste.
Jean
Codognes qui propose aujourd’hui une charte éthique à tous les candidats s’est
déjà fortement discrédité depuis 2009. Choisira-t-il, à nouveau, d’empêcher une
victoire possible pour la gauche? Son entêtement le conduira-t-il à laisser encore l'UMP aux commandes ou à faire le jeu du FN? S’il a la volonté de répondre réellement aux attentes des
perpignanais, il doit revoir sa stratégie.
1 Romain Grau a dès le premier conseil
municipal rejoint l’équipe Alduy moyennant un poste à l’Agglo. Adhérent depuis
à l’UDI, il aspire à devenir le futur maire en 2020.
2 Jordi
Vera (CDC) vient de rejoindre l’équipe UMP-UDI (Pujol- Alduy) après une
alliance transitoire avec Jacqueline Amiel-Donat (PS) puis avec Clotilde
Ripoull (Modem)
3 Clotilde Ripoull (Modem) après une alliance avec Jordi Vera
(CDC), se déclare aujourd’hui apolitique pour conduire une liste sur Perpignan
après avoir tout fait pour être intégrée à la liste UMP-UDI.
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