Foot: un chantage scandaleux!


Le chantage exercé par les clubs professionnels de football par rapport à la taxe à 75% est d’autant plus injustifiable qu’elle ne concerne que 14 clubs et une minorité de joueurs pros. Une très large majorité de Français sont eux favorables à cette mesure annoncée pendant la campagne présidentielle (85% d’après un sondage Tilder-LCI-OpinionWay publié le 24 octobre).
Le président de la République ne devrait-il pas, se préoccuper de l’accès au sport pour tous plutôt que de recevoir et d’écouter pleurer ces patrons de club?
Ne devrait-il pas plutôt s’inquiéter des difficultés financières que rencontrent les collectivités territoriales pour faire face aux besoins en équipements sportifs de proximité (gymnases, stades, piscines…) ou de sport de haut niveau, alors qu’on assiste de plus en plus à la création d’équipements privés.
L’argument des patrons qui consiste à dire : si on ne verse pas ces salaires aussi élevés, les joueurs partiront à l’étranger… est irrecevable. En 1998, en plein Tour de France, Marie-George Buffet (alors ministre des Sports) qui était face à la problématique du dopage a eu le courage de dire: «On va arrêter ça et mettre en place une agence française de lutte contre le dopage.» La France avait alors été un aiguillon et sa proposition avait ensuite été reprise avec la création de l’Agence mondiale antidopage. Le football, lui, est gangrené par beaucoup de corruption; beaucoup d’argent circule souvent vers des paradis fiscaux. Il y a un besoin urgent de transparence et d’intervention publique. Au niveau européen, Michel Platini (président de l’UEFA) a déjà fait des propositions.
La France doit à nouveau être un aiguillon pour une régulation des salaires et des transferts qui pourrait être reprise en Europe. Les clubs retrouveraient alors une compétitivité européenne au lieu de cette fuite en avant vers des salaires toujours plus hallucinants et indécents…
Les clubs se sont mis, eux-mêmes, dans l’impasse en choisissant le statut de société anonyme au lieu du modèle de société à objet sportif sur lequel ils étaient. Ils ont voulu quitter leur mission de service public pour aller vers le modèle d’entreprise et avoir la possibilité d’être cotés en Bourse. Il est donc normal qu’ils soient taxés comme toute entreprise. Leurs déficits, tous les rapports le pointent, sont dus à la masse salariale trop importante et notamment à l’argent investi dans les transferts.
Enfin, les présidents de club critiquent cette taxe, mais ils oublient de dire que beaucoup de stades de l’Euro 2016 seront construits avec des financements publics… Et c’est aux club pros que vont profiter, en priorité, ces stades? 
Messieurs les grands patrons du foot, votre chantage est intolérable!


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