Retraite à 60 ans pour tous!

La droite croyait avoir cassé définitivement le droit à la retraite à 60 ans, malgré l’opposition  des Français (+ de 70 % contre cette loi) et  la mobilisation de millions de salariés tout au long de l’année 2010.
La perspective d’un décret instituant la possibilité de départ en retraite à 60 ans, uniquement pour tous ceux qui ont commencé à travailler à 18 et 19 ans, s’ils ont cotisé 41 ans (périodes de maladie, de chômage et de maternité comprises), rouvre le dossier. Cette mesure est une avancée: elle ouvre une brèche. Mais elle ne concerne qu’une minorité (100 000 salariés environ) et ne répond pas à l’aspiration majoritaire au droit à la retraite à 60 ans, à taux plein, pour tous.
Cette décision est une première en Europe. La plupart des pays du continent, appliquent le principe «on vit plus longtemps, on doit travailler plus longtemps» qui ne prend pas en compte les intérêts de vie et de santé des salariés. Pour les tenants de ce dogme, la crise a renforcé l’argument sous prétexte qu’il n’y aurait plus d’argent pour financer les retraites. En Angleterre, par exemple, le départ est repoussé à 68 ans. En France, depuis 1993, chaque réforme a été synonyme de perte de droits. Malgré ses limites, la décision du gouvernement français pourrait constituer un signal: celui que rien n’est irréversible!
L’UMP a du mal à l’accepter et évoque un  «coup de force» oubliant son passage en force et sa précipitation à faire voter la loi, ainsi que son refus de consulter le peuple par référendum. Le MEDEF dramatise sur les «conséquences financières» insupportables pour les entreprises.
Les solutions (moyens financiers) ne manquent pas. Le gouvernement estime le coût de sa mesure entre 1,5 et 2 milliards par an. A titre d’exemple, l’élargissement de l’assiette de cotisation aux revenus actuellement exonérés (intéressement, participation, stock-options) rapporteraient 5 milliards d’euros, la mise en œuvre d’une contribution sur les revenus financiers des entreprises, 20 milliards… Une modulation des cotisations des entreprises en lieu et place des actuelles exonérations entraînerait des rentrées supplémentaires dans les caisses de retraite.
Au sujet des retraites, c’est bien sur l’ensemble des questions qu’il faut revenir: âge légal de départ à 60 ans pour tous, prise en compte de la pénibilité, propositions alternatives de contribution des revenus financiers, politique de l’emploi et des salaires…
Le décret est un signe, il doit ouvrir la voie à une vraie réforme qui répondent aux attentes des citoyens. L’élection à l’Assemblée Nationale d’un groupe important de députés Front de Gauche serait une garantie d’y parvenir. 

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