Travailler le dimanche???

Dans quelle société vivons-nous pour que des salariés revendiquent de travailler un jour de repos?

Qualifiant de «combat d’arrière-garde», l’action des syndicats qui s’y opposent, des salariés manifestent pour «pouvoir travailler le dimanche». Quelle est leur motivation? C’est, disent-ils, pour augmenter leur pouvoir d’achat et avoir des jours de récupération en plus. Ils ajoutent que «cela a permis l’embauche d’une dizaine d’étudiants».

Leur véritable revendication c’est donc d’avoir un meilleur salaire pour pouvoir vivre décemment.
En fait, tout en croyant y être opposée, leur demande rejoint celle des syndicats qui revendiquent pour l’emploi, l’augmentation des salaires et contre... le travail du dimanche. Sans le savoir, ils sont instrumentalisés par ceux qui cherchent à diviser les travailleurs et leurs légitimes revendications pour mieux les exploiter. Ils sont les victimes d’un système qui place le profit avant l’humain. Ils entrouvrent ainsi la porte à de nouvelles régressions pour leurs conditions de travail sans régler la question essentielle: celle du minimum salarial pour vivre. Ils sont également victimes du matraquage médiatique sur l’inéluctabilité des diverses politiques d’austérité.

Quant à la nécessité pour certains étudiants d’avoir des petits boulots, elle n’est que la conséquence du coût des études. Si les études étaient réellement gratuites et si les aides (bourses d’étude en fonction du quotient familial) permettaient à tous les étudiants de se loger et de manger correctement, revendiqueraient-ils de travailler après les heures de cours? 

Cette actualité illustre la bataille idéologique menée par les grands groupes capitalistes et financiers à travers le monde. Certains salariés s'y laissent prendre. Ce faisant, ils se trompent de camp. Invitons-les à méditer cela et à rejoindre la mobilisation contre l'accord ANI acté par le MEDEF avec la complicité de certains syndicats minoritaires!