A l’issue du conseil
municipal du 7 février, consacré au développement durable et au débat
budgétaire, l’existence d’un véritable groupe d’opposition se trouve posée.
Sans aucune discordance, 4
rapporteurs (dont Jean-Marc Pujol et Jean-Paul Alduy) se sont succédés pour la
présentation du rapport sur le développement durable. Est-ce le signe que,
malgré rumeurs et supputations, la droite reste unie à Perpignan ?
Paroles
pour rien ?
«Rien
de nouveau» dans ce rapport pour Jean-Paul Alduy qui a resservi son
rituel satisfecit sur l’exemplarité de la ville: bus-tram, Plan Climat
Energie, gare TGV, amélioration de l’habitat, modernisation de l’éclairage
public… «Le développement durable, c’est un peu l’auberge espagnole»
a lancé Jacqueline Amiel-Donat. Effectivement, on y retrouve pêle-mêle:
les émissions de gaz à effet de serre, la généralisation des installations
solaires sur les bâtiments publics, les économies d’énergie, mais aussi la 4ème fleur du jury des Villes fleuries et les 5
@ du label Ville internet… Une sorte d’inventaire à la Prévert qui
ressemble à une répétition générale (bilan de mandat et ébauche de programme)
pour les futures municipales.
Paroles d’une opposition éclatée
Le
débat d’orientation budgétaire a ramené à la réalité. «La chute de
l’immobilier montre bien la situation économique à Perpignan» a avancé
Jean-Marc Pujol. Il a évoqué la baisse des dotations d’Etat pour mieux vanter
sa gestion et remercier le travail de ses équipes et annoncé ne pas augmenter
la fiscalité pour «laisser du pouvoir d’achat». (ça sent encore les
municipales!) Nicole Gaspon a critiqué «une soumission à l’austérité
dictée par la finance et relayée par le gouvernement». Jacqueline Amiel-Donat
a alors affirmé: «on ne conteste pas le bilan de votre action, vous
avez raison! mais je pense que c’est le moment de s’endetter».
Une opinion non partagée dans «son» groupe, notamment par Martine
Ruiz qui a démontré que l’augmentation de l’autofinancement ne sert pas à
investir mais à rembourser la dette qui reste très élevée. «Vous n’êtes
pas maîtres de votre gestion, c’est la dette qui guide vos orientations
budgétaires, pas les besoins essentiels des Perpignanais!» a-t-elle
conclu.
Drôle de jeu
Le
refus de participation financière des Conseils Général et Régional (unanimement
déploré par les élus à Perpignan) permet souvent à la majorité de titiller
l’opposition. Ce jeudi, c’est Jean Codognes et Jacqueline Amiel-Donat qui ont
plusieurs fois relancé le sujet. Un électeur non averti pourrait s’en étonner.
Mais ceux qui suivent la politique perpignanaise savent que tous deux,
candidats déclarés pour les municipales, cherchent à régler de vieux comptes
personnels. Obnubilés par ces stratégies ou ambitions personnelles, ils en
oublient l’essentiel: bâtir un projet rassembleur pour libérer Perpignan
d’une main-mise de la droite, depuis plus de 50 ans.
Face à
une droite qui reste rassemblée, on est en droit de s’interroger sur
l’existence d’une réelle opposition unie et porteuse d’un projet au sein du
conseil municipal. Les petits jeux personnels n’ouvrent aucune perspective au
changement de majorité auquel aspirent les perpignanais. Construire un projet
rassembleur pour une autre politique, c’est l’enjeu pour la gauche à Perpignan,
en 2014.
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