Rythmes scolaires: copie à revoir


Revoir sa copie et rejeter toute décision partielle (et forcément superficielle) sur la question des rythmes scolaires: telle est la conclusion à laquelle devrait aboutir le gouvernement face à la fronde des enseignants, des parents et des élus. Plutôt que de tenter un passage en force en stigmatisant au passage les enseignants, il devrait faire preuve de courage politique en traitant le sujet dans sa globalité.
Des critiques multiples et justifiées
Les propositions actuelles reportent les coûts supplémentaires sur les budgets des collectivités locales déjà mises à mal par les divers désengagements de l'état. Conséquence, les communes devront soit réduire d'autres dépenses, soit augmenter les impôts, soit faire payer les heures d'activités ajoutées: ce qui, dans les deux derniers cas, revient à faire payer, encore une fois, les ménages.
Pire, les enfants des familles qui n'auront pas les moyens de payer (pour ces activités qui ne seraient pas obligatoires) sortiront de l'école plus tôt et seront livrés plus longtemps à eux-mêmes  en attendant que leurs parents rentrent à la maison. 
Une discrimination ne manquera pas d'apparaître entre communes riches et communes pauvres. Les unes auront les moyens de proposer des activités culturelles sous la responsabilité d'intervenants qualifiés et formés alors que les autres en seront réduites à proposer une garderie.
Où se situe l'intérêt de tous les enfants?  
Aucune réflexion n'a été menée sur les conséquences inévitables sur la réorganisation au niveau familial.
Le rééquilibrage de l'année scolaire n'est pas revu.
Pourra-t-on encore parler de service public dans l'Education nationale si l'offre n'est pas la même sur l'ensemble du territoire?
Face à un gouvernement qui fait la sourde oreille à propos des difficultés d'application soulevées par les parents, les enseignants et les élus, l'appel à la grève dans les écoles, ce jeudi 12 février,  apparaît légitime et justifié pour des citoyens qui ont pourtant majoritairement voté pour François Hollande. 
Ces enseignants "déçus et irrités", ne revendiquent "pas un statu quo ou un retour en arrière", mais "une réforme réussie pour tous les enfants sur l'ensemble du territoire". Face à des conditions d'exercice du métier qui se sont fortement dégradées ces dernières années, ils demandent aussi que la réflexion intègre "leurs conditions de vie personnelle et professionnelle." Ils revendiquent du temps pour penser une vraie réforme et construire les conditions de sa réussite dans les écoles en s’appuyant sur les enseignants et dans l'intérêt des enfants.
Ces revendications constituent de véritables enjeux de société. Elles ne peuvent être traitées dans la précipitation et sans véritable concertation sous peine de déboucher encore une fois sur une mesurette qui ne règlerait pas le problème dans sa globalité.

* Les parties en italiques sont extraites d'un communiqué de la FSU

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