Marché carbone: quotas gelés


La proposition de la Commission européenne de geler les quotas de CO2 a été adoptée par le Parlement européen. Son objectif: sauver un marché carbone moribond et sans aucun effet après moins de dix ans d’existence. La faute, d’après certains, à la crise qui a, depuis 2008, ralenti l’activité industrielle et donc réduit les émissions de CO2. L’Europe se retrouve donc avec un excédent de 1,5 million de quotas carbone environ, dont le prix s’est écroulé.

En novembre 2012, la Commission avait proposé, une mesure de «backloading», consistant à geler 900 millions de tonnes de quotas de CO2, pour recréer de la pression sur le marché et faire remonter les tarifs. Le dispositif a donc été retenu. Suffira-t-il à réparer le marché carbone?
On peut toujours essayer de s’en convaincre à condition d’être déjà prêt à croire qu’il est l’unique pilier des politiques européennes en matière de décarbonisation de l’industrie.
Ainsi, la commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard, a-t-elle salué le résultat d’un vote rescapé des «instances pressions du lobby industriel». Les écologistes s’affichent eux aussi soulagés. «Mieux vaut la mise sous respiration artificielle que la mort clinique», a commenté Yannick Jadot. (député Verts français)
Restent ceux qui n’y croient pas. Greenpeace, qui appelle la Commission à supprimer définitivement au moins 2,2 milliards de quotas et Attac, qui, avec 44 autres organisations, appelle l’Europe à bazarder purement et simplement le marché carbone. «Il est inadapté à la lutte contre le réchauffement climatique, estime ainsi Maxime Combes, et ne fait qu’exempter les États à prendre des mesures structurelles». 
Pourquoi, par exemple, ne pas, décréter un moratoire sur l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels?

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