Le soldat Hollande au garde-à-vous

Washington décide. Paris applique. La France, qui fut jadis une terre d’accueil pour les opprimés politiques, n’envisage pas d’accorder l’asile à Edward Snowden parce que Barack Obama fronce les sourcils. Elle pousse la servilité jusqu’à interdire le survol de son territoire au président bolivien, Evo Morales, soupçonné d’avoir pris dans ses bagages l’ex-agent de la CIA qui a révélé l’ampleur de l’espionnage planétaire pratiqué par les États-Unis. Et singulièrement son volet européen.
«On ne peut avoir de négociations ou de transactions» avec les États-Unis «qu’une fois obtenues les garanties» qu’ils cessent l’espionnage contre leurs partenaires, avait pourtant clamé l’hôte de l’Élysée. Mais cet écart de langage n’était qu’une nouvelle tartarinade. Les tractations sur l’accord de libre-échange transatlantique démarreront comme prévu ce lundi 8 juillet. Angela Merkel a haussé le ton. Et que le pays de la chancelière apparaisse comme le plus touché par l’espionnite états-unienne importe peu. Tant il est vrai que les groupes exportateurs germaniques espèrent les meilleures retombées d’un grand marché du Pacifique à la mer Noire. 
Le dogme atlantiste a fonctionné comme un argument massue. Le soldat Hollande s’est remis illico au garde-à-vous.
Apostrophe signée Bruno Odent dans le journal "l'Humanité" du 5 juillet 2013

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