Ne laissons
pas faire! La Banque
centrale européenne menace d’étouffer l’État grec. Elle n’a que faire du choix
des électeurs et entend imposer la terrible loi d’une austérité à perte de vue,
celle-là même qui a conduit le pays au bord du gouffre et qui promet le même
sort à tout le continent. Celle-là même que les Grecs ont démocratiquement
rejetée. Choisir ainsi la politique du pire est à l’opposé de tout projet de
solidarité. Quel peuple pourrait accepter d’être ainsi traité comme quantité
négligeable?
Sûrement pas le nôtre, pas plus que ceux d’Italie, d’Espagne, du Portugal, d’Irlande et d’ailleurs.
Sûrement pas le nôtre, pas plus que ceux d’Italie, d’Espagne, du Portugal, d’Irlande et d’ailleurs.
Tous
attendent que l’Europe les respecte et les protège. Pas qu’elle leur tienne la tête sous
l’eau! Loin d’être indépendante, la Banque centrale européenne prend le parti
de l’orientation de la chancelière allemande et des puissances financières.
Elles ne veulent surtout pas que soient expérimentées des politiques
alternatives à une austérité qui ne marche nulle part, au point de voir Barack
Obama lui-même demander que l’étau soit desserré. Sourde à tous les appels à la
raison, la BCE choisit le coup de force. Que cherche-t-elle? À semer la panique
en Grèce et la peur ailleurs?
À faire un
exemple pour dissuader les citoyens d’autres pays de rechercher des voies nouvelles
de sortie de la crise? À jouer ainsi avec le feu, elle prend le risque d’une
déflagration aux conséquences imprévisibles qui n’épargnera personne et, en
tout état de cause, d’un nouveau recul de l’idée européenne elle-même, au seul
bénéfice des forces d’extrême droite.
Il faut
empêcher ce scénario mortifère et obtenir, par exemple, que le 1000 milliards
d’euros que la même BCE vient de décider de créer servent à restructurer les
dettes d’État dont celle de l’État hellène. Obtenir aussi que le président de
la République se place résolument du côté du respect des choix majoritaires des
citoyens grecs.
Nombreux
sont les démocrates, les
républicains qui sont disponibles pour se mobiliser pour de tels objectifs, ici
et sur tout le continent.
* éditorial de Patrick Le Hyaric publié dans l'Humanité du 6 février 2015
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