On nous prend pour des triple C..!

L'agence de notation Standard & Poor's menace de dégrader la note AAA de plusieurs pays européens dont la France et l'Allemagne. Elle a même mis sous "surveillance négative" le Fonds de stabilité financière de la zone euro (FESF).
Les agences de notation et les dirigeants franco-allemands se livrent à un étrange "mano a mano". Les Etats s'appuient sur les alertes des agences pour justifier leurs plans d'austérité successifs. Puis ces mêmes agences utilisent les résultats désastreux auxquels conduisent de telles politiques pour justifier de nouvelles menaces. D'après Nicolas Sarkozy, "la situation est grave, le pays a besoin d'union" autour de sa candidature, évidemment. La ficelle est un peu grosse.
Au-delà des manœuvres politiciennes, il y a une vrai perte de maîtrise. La multiplicité des réunions et la fébrilité des dirigeants européens en témoigne. Régulièrement on nous promet qu'une parade à la crise a été trouvée et celle-ci ne cesse de s'aggraver plan après plan. Ce qui est en cause, c'est l'austérité et la volonté de satisfaire les exigences de rentabilité financière des marchés et des groupes financiers.
Le PIB de la Grèce a baissé de 10%. L'économie espagnole est en recul. La croissance est en recul même aux Pays-Bas. En Italie, Mario Monti impose une nouvelle cure d'austérité et l'on sait que cela va déprimer le PIB. En France, les prévisions sur l'activité sont enfoncées par la politique que le gouvernement met en œuvre. "Quand on diminue les dépenses publiques et les revenus des populations, l'économie ne peut pas repartir." explique Dany Lang, membre du réseau des Economistes atterrés.
L'organisme international qui regroupe les principaux pays capitalistes note, pour la zone euro, que "la reprise est enrayée" et que "l'assainissement budgétaire" (comprendre les politiques de baisse de la dépense publique) et "l'ajustement des bilans du secteur privé", autrement dit les cessions, fermetures d'entreprises et suppressions d'emploi, "ont continué à freiner la croissance de la demande." Cet organisme en tire les conséquences: "le chômage va recommencer à augmenter" et la zone euro va entrer en récession.
L'étrange pas de deux des agences de notation et des dirigeants européens cherche à justifier des politiques qui cassent politique et emploi pour redresser la rentabilité des marchés et des groupes financiers.
Il est temps d'interrompre cette spirale. Cela passe par d'autres recettes que celles proposées par Standard & Poor's et ses consœurs.

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